Rachat de crédits : un métier de spécialiste avec des banques spécialisées
1) De quoi parle-t-on exactement ?
Le rachat de crédits (ou regroupement) consiste à substituer à plusieurs prêts existants (rachat de credits conso, auto, renouvelables, immobilier) un nouveau crédit unique, généralement sur une durée plus longue pour réduire la mensualité.
Le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) le définit comme une “technique bancaire” de substitution avec allongement de durée et diminution des échéances.
Les autorités rappellent que si la mensualité baisse, le coût total augmente souvent (intérêts + frais). Ministère de l’Économie
2) Pourquoi les banques en parlent peu (et priorisent leur clientèle existante)
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Communication discrète : les encadrements réglementaires et l’historique des mauvaises pratiques (publicités ambiguës, montages défavorables) ont conduit les autorités à exiger une information plus claire et encadrée — ce qui rend l’offre moins “marketing”.
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Priorité aux clients maison : d’un point de vue risque et conformité, il est plus simple de refinancer un client que l’on connaît (comptes, flux, incidents, ancienneté). Cela réduit l’asymétrie d’information et facilite la surveillance post-opération. (Logique prudentielle générale corroborée par les mises en garde des autorités sur la commercialisation.)
3) Une fabrication lourde qui mobilise beaucoup de ressources
Un rachat de crédits est plus chronophage qu’un prêt “classique” : collecte exhaustive des pièces (tableaux d’amortissement, relevés, justificatifs multiples), recalculs, analyse fine de solvabilité et parfois garanties réelles (si immo inclus), ce qui implique notaire et sûretés.
Les délais sont plus longs et la chaîne de validation implique souvent plusieurs échelons (conseiller → chef d’agence → pôle risques / région), avec des seuils internes de délégation variables selon les réseaux.
À retenir côté organisation : plus le montant est important et plus le profil est complexe, plus la validation remonte dans la hiérarchie et plus l’arbitrage devient prudent, d’où une appétence commerciale mesurée pour les banques traditionnelles.
4) Les objectifs commerciaux des banques traditionnelles ne poussent pas au rachat
Dans beaucoup de réseaux, les objectifs des équipes agence portent d’abord sur la bancassurance (assurance emprunteur, prévoyance), l’épargne (assurance-vie, PEA, comptes-titres), la banque au quotidien (forfaits, monétique) — des produits récurrents, à cycle de vente court et à marges visibles. À l’inverse, un rachat :
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mobilise longtemps un conseiller déjà chargé d’un portefeuille volumineux ;
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présente une marge nette sensible aux coûts (frais de montage, intermédiation, garanties, notaire) et au prix du risque ;
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expose davantage la hiérarchie… pour un produit parfois moins “porteur” commercialement.
(Contexte cohérent avec l’encadrement renforcé et les constats de l’ACPR sur des montages parfois contraires à l’intérêt du client, qui incitent à une approche restrictive.) ACPR+1
5) Les risques spécifiques du rachat de crédits (plus élevés que la moyenne)
Risque de crédit.
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Adverse selection : on “reprend” des engagements multiples, parfois souscrits par nécessité ou après incidents ; les profils bénéficiaires sont statistiquement plus fragiles que sur un prêt amortissable standard.
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Allongement de durée : la baisse de mensualité s’échange contre un horizon long, plus exposé aux aléas de revenus et de vie. Les autorités insistent sur ce risque d’alourdissement du coût total et la nécessité d’un montage réellement dans l’intérêt du client.
Risque de non-conformité / réputation.
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L’ACPR a alerté sur des pratiques de commercialisation “contraires aux intérêts des clients” : manque de transparence précontractuelle, montages insuffisamment justifiés, dette mal calibrée vs capacité. Cela impose des contrôles renforcés et augmente le coût de conformité. ACPR
Consommation de capital & contraintes prudentielles.
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Les portefeuilles de crédits à la consommation non garantis consomment généralement davantage de fonds propres (pondérations de risques supérieures aux prêts immobiliers bien garantis), dans un cadre Bâle/CRR plus strict — ce qui peut dégrader la rentabilité ajustée du risque de ces opérations. (Point de contexte prudentiel dans les rapports annuels ACPR.) ACPR
Risque opérationnel.
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Dossier multi-créanciers, remboursements anticipés, coordination notaire/garanties : la chaîne opérationnelle est plus complexe, donc plus coûteuse et plus risquée qu’un crédit standard. (Les fiches publiques insistent sur l’empilement de formalités, gages et assurances.)
En pratique : ces facteurs expliquent pourquoi les banques considèrent le rachat de crédits comme plus risqué et plus coûteux à instruire qu’un crédit classique — d’où une sélection stricte et une production concentrée sur les meilleurs profils et/ou avec garanties solides.
6) Pourquoi les banques l’acceptent parfois (et dans quels cas)
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Clientèle connue et suivie : historique maison, domiciliation de revenus, visibilité sur la tenue de compte.
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Garanties réelles (si volet immo) : hypothèque / IPPD ou caution d’un organisme, qui abaissent le risque.
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Montage “dans l’intérêt du client” : TAEG compétitif, réduction réelle du taux d’endettement, allongement de durée justifié, clôture effective des renouvelables, couverture assurantielle adaptée. Ces exigences font écho aux recommandations publiques et diminuent l’exposition réputationnelle.
7) Conséquence : une politique risques exigeante et des produits très “ficelés”
Pour que le rachat soit soutenable côté banque et côté client, il faut :
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un processus KYC/solvabilité très robuste (analyse fine des flux, projection de charges, stress scénarios) ;
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des critères d’éligibilité clairs (endettement post-op, reste-à-vivre, ancienneté pro, incidents) ;
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un cadrage produit (plafonds, durées, garanties, assurance) et des documents commerciaux conformes — sous peine de sanctions et d’image dégradée, comme l’ACPR l’a rappelé.
8) À savoir côté consommateur (et conseil)
Les sources publiques insistent sur deux messages clés :
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Ne pas juger au seul taux nominal : regarder le TAEG et le coût total, frais inclus, et s’assurer que la baisse de mensualité ne masque pas une aggravation du coût global.
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Être attentif à la fermeture des crédits renouvelables, aux garanties et à l’assurance — points souvent épinglés en contrôle quand ils sont mal traités. La finance pour tous
Références utiles (sélection)
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Banque de France – “Regroupement de crédits” (pédagogie + alerte sur l’allongement de durée). Banque de France+1
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La Finance pour Tous – “Regroupement de crédits” (danger principal : coût total). La finance pour tous
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ACPR (Banque de France) – Alerte et enseignements de contrôle sur la commercialisation du regroupement de crédits. ACPR+1
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Bercy/CCSF – Définition et encadrement du regroupement de crédits (réformes crédit conso). Ministère de l’Économie+2Ministère de l’Économie+2
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ACPR – Rapports annuels (contexte prudentiel et surveillance du risque de crédit). ACPR
En deux lignes
Les banques traditionnelles ne détestent pas le rachat de crédits… mais elles le réservent souvent aux dossiers qu’elles maîtrisent : clients connus, garanties solides, intérêt client démontré, conformité irréprochable.
À défaut, l’équation risque / capital / charge opérationnelle rend l’opération peu attractive, ce qui explique la discrétion commerciale et la sélectivité constatées.
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